samedi 22 février 2014

Le ciel au-dessus de Bruxelles

Le ciel au-dessus de Bruxelles, tomes Avant & Après de Bernar Yslaire, ed. Futuropolis. 

  Je sais que généralement, on ne déclare pas son amour sur tous les toits, mais après une longue recherche de plusieurs années et une quête enfin terminée, je peux le dire: j'aime l'art d'Yslaire.


Je m'explique: Le ciel au-dessus de Bruxelles est sorti en 2006 dans nos jolies librairies frenchies et à cette époque je n'avais même pas la majorité (je me sens vieille tout d'un coup, apportez-moi la bouteille de vodka, paradoxe... lalala) il se trouve qu'on m'avait parlé de cette BD avec grand enthousiasme mais que pour diverses raisons (dont je ne dirais rien, je parle suffisamment de ma vie dans les Chroniques d'Etudiantes) je n'avais pas pu lire cette merveille. Et comme ma mémoire me faisait déjà défaut, ainsi que ma logique, je n'ai pas pensé à retenir ni le titre ni l'auteur dans un coin de ma petite tête.

Sir Yslaire

  J'ai donc gardé cette image flou de couverture bleue mystérieuse et tellement tentante pendant des années, me mettant à sa recherche de temps en temps sans pour autant mettre la main dessus (je recherche d'ailleurs le titre d'un roman français qui parle de meurtre et de pâtée pour chat depuis plusieurs années, si ça dit quelque chose à quelqu'un...) jusqu'à nos retrouvailles inespérées il y a de cela quelques semaines sur mon lieu de travail (vive le rangements des étagères, franchement!). Merci à toi ô grande déesse des bibliothèques!
  Hum... pardon. Mais pourquoi donc suis-je en train se m'exciter toute seule sur une bande-dessinée? De quoi parle-t-elle, que dit-elle, et les dessins ils sont comment? Dis-nous donc grande râleuse! Mais oui, mais oui. N'ayez crainte voyageurs, je vais tout vous dire!


  Le ciel au-dessus de Bruxelles se déroule en mars 2003, quelques jours avant le début de la guerre en  Irak, et comme son nom l'indique, nous nous retrouvons à Bruxelles (ce serait un peu bête de se retrouver à Dubaï, non? Quoique, si le soleil est de la partie, pourquoi pas...) en compagnie d' Erwin Engell Stern, dit "Jules" pour les intimes, un grand bonhomme habillé de blanc et aux lunettes noires qui ne lui donnent absolument pas l'air louche. Monsieur Jules, Juif Khazar de son état, semble attendre quelque chose, et tout à coup il la trouve: Fadya la musulmane avec son voile sur sa chevelure auburn, son pull "No War" sur le dos et sa ceinture d'explosif à la taille...


  Jules et Fadya se connaissent depuis plusieurs siècles, ils étaient amants alors qu'elle était reine et se retrouvent à présent qu'une guerre est sur le point d'éclater. C'est au fil des reportages et des premières images de victimes et de combats qu'ils apprennent à se connaître avec leurs corps, dans une chambre d'un hôtel de Bruxelles. C'est avec sensualité, cruauté et espoir que les deux amants oublient le temps qui passe à l'extérieur, leurs origines, leurs religions et leurs différences qui disparaissent avec la passion.


  Le ciel au-dessus de Bruxelles, c'est une histoire d'amour tragique qui n'a pas sa place dans le monde réel et la bulle merveilleuse des deux amants finit par éclater avec l'Histoire qui frappe à leur porte. Cette bande-dessinée est superbe pour la claque qu'elle nous donne: avec les Terriens c'est tout ou rien: soit la guerre, soit l'amour comme si les deux ne pouvaient pas coexister, pourtant Yslaire parvient à nous rappeler que le monde n'est pas unicolore et que la tragédie et la passion peut se comprendre de plusieurs manières. Mêlant actualité et drame mythique, Yslaire nous dévoile deux tomes d'une histoire forte au style graphique unique. 


En bref: Yslaire se découvre d'abord par son style graphique puis par la force des ses histoires. Une série en deux tomes brûlante et passionnée où amour charnel et déraison humaine se rencontrent pour notre plus grand bonheur. Un vrai plaisir à lire et à garder dans sa bibliothèque!
Le plus: L'atmosphère.
Le moins: pourquoi Jules parle-t-il comme un moine bouddhiste à ses heures? Donner des réponses qui n'en sont pas à tendance à énerver. Fadya a bien de la patience!

Bonus: devinez ce qu'écoute Jules sur la première planche de cet article...



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